Chronique
#27
Titre :
Dossier
64
Saga :
Les
enquêtes du Département V
Tome :
Tome
4
Auteur :
Jussi
Adler Olsen
Éditions :
Le
livre de Poche
Genre :
Thriller
ISBN :
978-2-253-09515-6
Pages :
665
Résumé :
« Copenhague,
2010. Une brutale agression dans le quartier de Vesterbro incite
Rose, la bouillonnante assistante de l’inspecteur Mørck,
à rouvrir un cold case sur la disparition inexpliquée d’une
prostituée. Cédant à ces
pressions, le Département V exhume une macabre affaire datant des
années 1950 : sur la petite île de Sprogø,
des femmes sont internées et stérilisées de force sous la
direction du docteur Curt Wad... »
Ce roman a fini dans ma PAL après
une opération promotionnelle de la FNAC pendant les soldes. Oui,
j’achète souvent pendant ce genre de promotions, "avec 2
livres achetés, un offert parmi une sélection". Comme vous
l’avez vu, ce n’est pas un tome de départ, qui fait de plus
partie d’une saga de six tomes ; mais c’est le genre de
roman que l’on peut lire sans avoir lu le tome 1, un peu comme une
série policière. Comme par exemple Esprits Criminels, avec une
nouvelle enquête dans chaque épisode. Après, le plus étrange,
c’est pour suivre l’histoire des personnages du Département V en
lui-même. Pour ma défense, quand je l’ai pris, je ne savais pas
que ce tome faisait partie d’une saga, je pensais que c’était un
one-shot.
Nous
apprenons donc au début de notre lecture qu’il y a, comme dans
chaque saga, des personnages récurrents,
ceux
du Département V :
Carl Mørck,
l’inspecteur ; Rose, l’assistante qui est toujours fourrée
dans la paperasse à la place de Carl et qui a plusieurs
personnalités ;
puis
Assad, un assistant qui a eu son poste on ne sait comment et qui n’a
pas encore de plaque, possédant des relations étranges et qui
semblerait ne pas avoir de foyer car il dort souvent au bureau.
Nous apprenons aussi que Carl vit
en colocation, avec Hardy, son ancien coéquipier, qui a fini
paralysé après une enquête qui a mal tournée et qui fait
culpabiliser Carl depuis lors. Il vit aussi avec Morten, un garçon
qui n’arrive pas à faire son coming-out (enfin… Au début du
roman…). Enfin, se joint à cette petite troupe d’hommes Jesper,
le fils de la femme de Carl, qui n’est pas son propre fils
apparemment…
De ce fait, ça vaut le coup de
lire les précédents tomes pour savoir ce qui est vraiment arrivé à
Hardy et à Carl.
Donc, le Département V part sur
une nouvelle enquête. C’est Rose qui trouve un dossier sur son
bureau, celui de la disparition de Rita Nielsen — une prostituée
en 1987, donc une affaire qui remonte à au moins 20 ans. En effet,
vous l'aurez deviné, le Département V situé au sous-sol de l’Hôtel
de Police est chargé de s'occuper des affaires non résolues,
récentes ou anciennes ; c’est eux qui s’y collent. Autant
dire qu’on leur refile le sale boulot.
Cette enquête va mener l’équipe
vers un dossier bien plus important, qui regroupe la disparation de
plusieurs personnes dans la même année, mais dont personne n’avait
jamais recoupé les affaires.
Tout
cela les mène vers une certaine Nete Hermansen, une jeune femme
ayant eue
une jeunesse tourmentée. Mise en cloque plusieurs fois à une époque
ou cela était mal vu si on n'était
pas mariés,
puis
traitée d’idiote car elle ne savait ni lire ni écrire, alors que
son père ne s’était
jamais vraiment occupée d’elle ;
traitée comme un rebut de la société, elle rencontre alors
Curt
Wad, qui va à
tout jamais changer sa vie en un véritable cauchemar. Internée sur
l’île de Sprogø,
elle vit
un
enfer, et pour en sortir… Le seul moyen… Accepter qu’on la
stérilise.
C’est le docteur Curt Wad qui
est à l’origine de tout ça. Aimable et propre sur lui en
apparence, cache en lui un véritable raciste faisant grandement
penser à un nazi et à un eugéniste… Un vrai docteur Mengele…
Qui décide qui a le droit d’avoir des enfants et qui ne le peut
pas. Parce que, vous comprenez, ces «bougnoules » qui font des
enfants aussi vite que des lapins et ne cherchent pas de travail pour
autant pour se servir de l’aide sociale défigurent le Danemark…
Ce qui donna ainsi naissance au parti politique Rene Linier (la ligne
pure), qui essaie de monter au gouvernement du Danemark pour mieux
contrôler tout cela et lui redonner sa splendeur… Mais il n’y a
pas que cela… Pour contribuer à cette mission, il y a derrière
Rene Linier, « La lutte secrète », qui elle, s’efforce
depuis toujours d’empêcher les rebuts de la société de faire des
enfants en faisant des curetages aux femmes sans leur accord pendant
un rendez-vous gynécologique.
Les chapitres prennent la forme
d’un schéma que je trouve très pratique, avec un chapitre à
l’époque de l’équipe du Département V, en 2010, et un chapitre
à l’époque des disparitions, en 1987.
Ce que j’aime beaucoup aussi,
avec cet auteur que je ne connaissais pas, c’est qu’il a une
attention toute particulière à la psychologie des personnages,
comme si, pour chacun, et pas que ceux du Département V, il avait
pris le temps d’écrire toute leur biographie quelque part dans un
petit carnet pour les retranscrire dans le roman.
Ce qui est aussi génial, c’est
que vers la fin du roman, on se dit qu’on connaît la fin, qu’on
s’imagine ce qu’il va se passer mais en fait… Non…
Retournement de situation total !
Avec une situation que je n’ai
jamais vue dans un polar jusqu’à aujourd’hui.
En gros, on se retrouve avec « 2
méchants » dans la même pièce, qui ne collaborent pas pour
autant, avec le gentil à leur merci. Mais chut, je ne vous en dirai
pas plus.
L’auteur
a
fait un vrai travail de recherche, car l’asile de Sprogø
et les avortements et stérilisations forcées ont vraiment existés,
mais aussi un certaine plante citée plusieurs fois dans le roman.
Passage favori p.73 :
« Qui était Assad ?
Même son ancien coéquipier Anker, qui, sans exagérer, était
capable de terrifier les gens au point de leur faire virer les
cheveux au blanc en direct live, était de la petite bière à côté
de son nouvel assistant. »
Pour ce roman plein de
rebondissements passionnants, je donne un 15/20. À lire, et surtout,
les autres tomes aussi !
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